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20 mars 2006

Politique 2007(2)

A propos de Politique 2007, j’évoquais la nécessité de revenir sur les évènements politiques depuis Avril 2002. Je me rends compte qu’il ne faut pas oublier ce qui s’est passé avant. Ce sera difficile, car l’actualité semble vouloir presser chacun de réagir à chaud à tout ce qui se passe en ce moment. Le problème du CPE n’est, à mon sens, qu’un révélateur de plus (il n’est pas le seul) de la distorsion croissante entre le fait politique et l’attente du pays réel. Reste à voir comment cette nième « crise » trouvera sa solution. Autant dire tout de suite que, quelle que soit sa nature, elle ne satisfera personne. On ne fait pas la politique avec des ravaudages ou des rustines. Le passé nous le démontre. Ce que nous vivons tristement aujourd’hui est la conséquence – une des conséquences – des mises en places des diverses « réalisations » gouvernementales depuis bien longtemps. Conséquence ne veut pas dire fatalité, et donc conduit à un refus du fatalisme, pour peu que la population (le peuple, disons le) se prenne enfin réellement en charge. Ce que nous vivons aujourd’hui peut être compris comme les prémices de ce changement d’attitude (avec Mai 2005). Il faudra y revenir, à la fin du cycle Politique 2007, dont c’est le second billet.
 
Dans ce cadre, nous n’aurons, hélas, qu’une possibilité de survol rapide. Visiblement c’est en 1995 qu’intervient une cassure dans la vie politique française. En dehors de tout esprit polémique on ne peut faire qu’un seul constat : toutes les actions gouvernementales conduites depuis ont eu des incidences sociales négatives. C’était d’ailleurs la suite de la rigidité juppéiste elle-même antisociale, n’ayons pas peur des mots. Pour quelles raisons ce constat ? Tout simplement parce que toutes ces « actions » ont été soit des réponses hâtives aux problèmes rencontrés dans le pays, soit des tentatives dirigées dans le sens le plus libéral possible, les élus et gouvernants se sentant momentanément à l’abri d’éventuelles sanctions électorales. Ainsi le traitement du mouvement des chômeurs par Lionel Jospin, ainsi les trente-cinq heures édulcorées. Mais aussi, l’offensive contre le monde du travail de Jean-Pierre Raffarin sous le fallacieux prétexte d’adapter la société française à la sacro-sainte (et fumeuse) « modernité » pilotée par la transcendante « main invisible » elle-même guidée, entre autres, par des prêcheurs comme Ernest Antoine Seillières ou Jean Marc Sylvestre, pour ne citer qu ‘eux. Et tout cela dans un climat boursier des plus ensoleillés.
 
Je souligne, de plus, que le « monde du travail » a sans cesse été refoulé sur les strapontins de la politique, dédaigneusement « modélisé » de façon à respecter certains « axiomes »  scientistes destinés à couvrir les véritables objectifs de « l’économie de marché ». Il a été accusé aussi d’empêcheur de tourner en rond archaïque  chaque fois qu’il s’est permis de réagir. Voyez ce mépris et cette hargne qui subsistent encore aujourd’hui contre cette France qui a osé voter non au TCE ! Une telle accumulation de dédain, de mépris et de rejet aux franges n’a pu qu’accumuler les mécontentements, au fil des ans, mais des fragilités et des dérives aussi, ouvrant ainsi la porte aux pires dangers qui soient.
 
Ajouterai-je que le quatrième pouvoir ( ?) que sont les médias s’est engagé dans ce  mouvement de « pédagogie » méprisante, voulant laisser croire que la seule voie possible était celle qui mène vers cette « vertueuse » modernité décrite précédemment.
 
D’intéressantes analyses seront développées dans les prochains billets, n’en doutons pas !